Le domaine Les Hautes Roches, premier hôtel de luxe troglodytique en France. Un lieu chargé d’histoire. Rattachés à l’Abbaye de Marmoutier, ces anciens dortoirs dédiés aux moines proposent une expérience unique ! Et cette vue sur le fleuve royal, quel délice.

Croiser son destin

Une enfance bercée par les flots de l’océan. Saint Nazaire, le camp de base de la famille Edon. L’orientation scolaire pointe son nez. Comment faire les bons choix à l’âge de quinze ans ? Didier Edon bifurque dès la troisième vers la cuisine. Dire que la cuisine était une passion, une hérésie ! Inscrit sur le fil du rasoir au collège Albert Bayet à Tours, il obtient avec brio son BEP. Didier Edon sort du lot. Repéré par Daniel Dumesnil, une figure de la gastronomie, qui lui propose d’entrer dans sa brigade. Une rencontre marquante qui lui ouvre le champ des possibles. La suite, des saisons à Courchevel et Saint-Tropez, les spots de l’époque ! A vingt-trois ans, Didier Edon, se voit confier l’ouverture du domaine Les Hautes Roches. Une création qui deviendra son fief.

Les dessous de la vie d’un chef

Didier Edon, un chef qui ne pratique pas la langue de bois. Un homme qui affirme ses convictions sur le milieu de la restauration. Milieu qui lui tient à cœur.
Les circuits courts, un sujet sensible et sérieux qu’il ne prend pas à la légère. C’est sans concessions, que Didier Edon retrace les évolutions du secteur de la restauration au travers d’un quotidien de vingt-huit ans au domaine des Hautes Roches. Il m’interpelle sur une réalité face à laquelle il doit palier. Le manque de temps, la gestion du personnel, la rentabilité de son hôtel, et surtout répondre à la demande de ses clients. La tournée à l’ancienne, c’est terminé !

Prendre conscience du cycle de la nature, de ses limites de production et des périodes de rupture de ses fournisseurs. Ne pas se retrouver « le bec dans l’eau », comme Didier Edon le souligne. Ces mêmes producteurs qui se sont développés et, n’ont plus le temps de livrer leurs produits. Pour toutes ces raisons, des intermédiaires entrent dans la danse. La distribution, un acteur qui facilite la relation producteurs / chefs. Lanceur d’alerte, Didier Edon donne sans compter et poursuit sa quête du produit d’excellence. La traçabilité : une priorité absolue.
Didier Edon prône la tradition culinaire de notre pays au travers de sa cuisine, l’art de la table et un service soigné en salle. Une cuisine ponctuée de message. Il se fera un plaisir de vous expliquer la mention « AOC » des coquilles Saint-Jacques !

Il s’interroge sur les générations futures, de la relève. Didier Edon encourage l’apprentissage des jeunes et la transmission afin d’assurer la pérennité de ce beau métier.

Crédit photo – ADFIELDS – Monsieur Jérôme Crochet

Chef, un métier de généreux, une passion. Un engagement de chaque jour que Didier Edon partage avec son épouse et sa brigade. Christine Edon, assure la direction de cet hôtel **** classé Relais & Châteaux. Sans oublier Barbara Herbelin, son second ainsi qu’une équipe soudée de vingt personnes.
Une volonté de maintenir les traditions de la gastronomie française qui ne supportent pas l’à-peu-près. Le tout avec sincérité et générosité ! S’adapter sans déroger à ses convictions, désirer de faire mieux et se pousser pour toujours satisfaire ses clients, une mission que Didier Edon prend plaisir à relever depuis vingt-huit ans !

Son dada : le soufflé au Grand Marnier, un emblème ! Et pourtant Didier Edon est plutôt salé. C’est juste pour la magie du regard et l’exercice de style. « Je n’ai pas besoin de le manger, j’ai juste besoin de le voir dans sa cassolette en argent ». Moi j’aimerai bien le manger !